Lorène

Fin d’année 2008, nous avons eu l’opportunité  d’acheter Caramel, une jeune jument quarter horse qui aura 4 ans en avril 2009. Cette jument a été ramené du Canada par son ancien propriétaire et n’avait fait, à priori, que de la balade.  Une aubaine pour nous ! Nous cherchions un jeune cheval, bien dans sa tête, sans vice, avec un caractère assez passif etc.… surtout que « l’intermédiaire » qui nous a proposer de l’acheter est un professionnel dans le monde équestre.  Il aurait voulu l’acheter car il estimait qu’elle avait du potentiel mais avait déjà ses chevaux et ne pouvait pas en accueillir un autre.

Sur ce, j’essaye la jument et la décision est prise, on l’achète !

J’avais de très bonnes impressions par rapport à Caramel, elle est gentille, franche, assez douce... une perle malgré son jeune âge.

Nous la laissons en pension quelques temps la où elle était et la personne qui nous l’a faite acheter m’a donné des conseils pour la travailler… car c’est un poulain et il faut y aller en douceur.  Deux petits mois ont passé et on la ramène à la maison, pour faire connaissance avec ses copains (Darling et Pinto) et s’adapter à son nouvel environnement.

Je suis super contente et impatiente de commencer le travail avec elle !

Je l’ai laissé quelques jours tranquille et puis on passe aux choses « sérieuses »

J’apprends à la connaître petit à petit, je la longe régulièrement et je pars en extérieur pour la détendre et l’habituer un peu. Je suis sur un petit nuage !! C’est une jument extrêmement brave, très à l’écoute...

J’arrive aux chevaux, je la brosse tranquillement, je la selle et puis décide de partir en extérieur. Je mets le pied à l’étrier et Caramel esquisse un mouvement… elle s’arrête... je monte et puis pas le temps de m’apercevoir de quoi que ce soit et je me retrouve par terre, devant elle ! Elle a littéralement bondit en l’air et m’a éjectée dans les règles de l’art.

Je hausse le ton, je la regarde et puis je remonte, sans problème. Je marche un peu puis on part au petit trot... Caramel semble énervée, contrariée car elle arrondit un peu son dos, les oreilles en arrière, fouaille de la queue mais j’ignore pourquoi ?

Voila qu’elle recommence et je me retrouve encore par terre. Ça commence à faire mal ! Je ne comprends rien du tout, elle, si gentille, faire ça à son cavalier ! Le pire est que dès que je suis par terre elle s’arrête et me regarde… je me dis que c’est un caprice … quoi d’autre ??

Encaisser 2 chutes aussi violentes en l’espace de 10 minutes, d’une part cela commence à me faire mal et puis ça ne me rassure pas ! Tant pis… je prends sur moi et je remonte.

On va tranquillement à la carrière, au pas. Puis arrivée là-bas, je descends volontairement sans souci. Je l’ai tournée en longe… mademoiselle est toujours agacée… J’arrête,  ça ne sert à rien de s’énerver... au box pour la nuit et demain on verra.

Même scénario que la séance précédente, je la selle, la longe doucement puis en selle ! À un détail près c’est que cette fois ci, je ne peux même pas mettre le pied à l’étrier, elle fait mine de ruer chaque fois que je veux monter. Que faire ?? Je suis seule aux chevaux, s’il m’arrive quelque chose personne n’est là.

Après maintes tentatives, j’abandonne... je ne fais pas le poids contre 400 kg de muscle et un caractère bien trempé !

J’appelle la personne qui nous a conseillée et lui demande de passer quand son emploi du temps lui permet. A priori il va venir mais quand ?? J’attends environ 3 semaines puis une ancienne membre de l’association Equipassion me donne le numéro d’Alain... Je m’empresse de l’appeler et il me fixe une date... dans plus d’une semaine car Alain est débordée ! Puis il me rappelle et dit qu’il à un créneau horaire avant, le lundi 9 mars

 

1ère séance (9 mars) REDEBOURRAGE

 

Première rencontre d’Alain et Caramel.

A première vue et d’après ce que j’ai raconté à Alain, il s’agirait sûrement d’un caprice.

Je le laisse faire... il la selle et décide de la longer pour voir un peu comment elle se déplace, ses réactions etc…

Je m’assois et regarde.

Il fait connaissance avec une jument à priori agacée, très sensible au niveau du toucher, au niveau de la voix. Elle est hyper réactive !

Le but : qu’elle comprenne qu’on lui demande d’être calme autant dans sa tête que dans ses déplacements, dans ses mouvements. Elle accélère spontanément en longe, elle se met au galop… il la corrige doucement en la remettant au pas puis au trot… elle n’émet pas que de la bonne volonté et ne comprend pas ou tout du moins, c’est ce que je constate.

Comme le problème au montoir s’est posé pour moi, Alain tente et s’aperçoit que ça ne va pas du tout, elle à des réactions très violentes ! Ça me mine le moral de voir ça.

Il décide d’aller sur son terrain de prédilection… on enlève la selle et à cru en sac à patates.  Au bout de quelques minutes et en lui mettant le nez aux épaules, il arrive à se mettre en sac à patates mais dès qu’il la touche avec ses mains ou que ses jambes la frôlent, elle démarre comme une furie !! C’est impressionnant la violence de ses réactions ! Un lourd travail de désensibilisation est à entreprendre.

 Petit à petit elle devient un peu plus coopérative et Alain arrive à monter dessus mais malheureusement il n’y reste pas longtemps. Vers la fin de la séance, il s’aperçoit que quand ses jambes approchent d’un certain endroit (au niveau du passage de sangle) elle panique et rue violement.  Heureusement qu’Alain sait sauter du cheval et retomber sur ses pieds ! Pendant la séance elle a quand même réussi à mettre Alain par terre…

 

Conclusion : quelque chose s’est passé avant et involontairement j’ai déclenché un souvenir car je la montais sans problème, partais en balade et du jour au lendemain, elle a changé radicalement ! Ce n’est pas sans raison. Il émet l’hypothèse du débourrage aux éperons car elle vient du Canada et cette sensibilité à cet endroit et la peur quand on met les jambes en avant expliquerait ce comportement.

 

Bilan de la séance : Récupérable ou non, Alain ne sait pas... Il m’a dit être quand même un peu sceptique vu la violence de la séance qui a duré 2h30 !

En clair soit on arrive à la rééduquer car elle est encore jeune soit ce n’est pas la peine et ça ne sert à rien de la garder.  J’étais démoralisée par ce bilan.

 

 

2ème séance (16 mars) REDEBOURRAGE

 

 

Mon travail de la semaine était de commencer à la désensibiliser, je n’ai pu m’en occuper qu’une fois faute de temps...

 

Même chose que la séance précédente, arriver à maîtriser le montoir et calmer son côté hyper réactif et hyper sensible.

Alain est agréablement surpris, il découvre une Caramel coopérative, qui a commencé à comprendre qu’on ne lui voulait pas de mal et que ça ne sert à rien d’être violente.

Elle a beaucoup de caractère mais reste gentille et respectueuse, c’est un très bon point.

Il a donc repris les exercices de la dernière fois  pour la désensibiliser, des petits exercices d’assouplissements … ça se passe bien, il travaille le montoir (en sac a patates au début puis normalement ensuite), le fait qu’elle doit répondre calmement à un ordre et non PANIQUE A BORD dés qu’on demande quelque chose!

Il la monte normalement (à cru) et la fais bosser un peu, il faut qu’elle trouve son équilibre car pour le moment c’est un peu brouillon. Ce n’est qu’un bébé encore.

 Ça se passe relativement bien, malgré quelques petits tours histoire de voir si on arrive à déstabiliser le cavalier et avoir le dessus mais rien de bien méchant... Alain la remet à sa place gentiment quand il voit que c’est plus du caprice que de la peur.

Il l’a sorti en extérieur sans vrai souci mis à part une tentative de la part de Caramel pour virer Alain mais la remise en place s’est faite gentiment et elle a compris.

A la fin de la séance, Alain m’a demandé de monter sur elle en sac à patates (il la tenait en longe), histoire de me réapproprier ma jument et de reprendre un peu confiance mais j’avoue que j’ai longuement hésité… puis je l’ai fait. Il m’a fait marcher doucement tout en la caressant puis je me suis mise à califourchon très peu de temps puis par manque de confiance envers la jument je suis descendu...

BILAN DE CETTE SEANCE POSITIF, il y a un travail de remise en confiance à faire pour elle et pour moi.

 

3ème séance (23 mars) REDEBOURRAGE

 

 

On attaque la séance en extérieur…                    

J’ai adoré la phrase d’Alain avant de monter sur Caramel : «si je ne me trompe pas,  ça devrait aller. Enfin, j’espère pour moi… »

POSITIVER ! C’est ce qu’il faut !

Le but de cette sortie : voir si la jument se montre respectueuse et si elle a compris les précédentes séances. Il la lance au galop dans une montée pour la « tester »  et résultat positif ! Elle est montée sans aucun souci. Elle a fait quelques petits écarts à cause d’éléments extérieurs qui l’intriguaient mais rien de méchant, bien au contraire, car elle n’a pas cherché à virer Alain.

Après cette sortie,  Alain a testé caramel en carrière puis m’a fait monté pour que je reprenne confiance mais c’est dur. Je n’ose pas faire quoi que ce soit de peur qu’elle se braque et me vire. Petit tour avec elle sur le chemin avec Alain à côté mais pas plus loin.

Fin de séance positive, je reste timidement positive quand au fait de pouvoir lui refaire  entièrement confiance.

 

25 mars :

 

Pour suivre les directives d’Alain,  je tente de sortir en extérieur avec elle.

Déjà, elle fait mine de ruer au montoir... ça commence bien ! Je prends sur moi, lui met la tête au niveau de l’épaule et met le pied à l’étrier... pas plus, je remets le pied à l’étrier puis me met en équilibre d’un côté tout en caressant. Elle accepte donc je descends puis remonte un peu plus franchement et ça passe... ouf ! Je marche dans la carrière 2 tours puis direction balade.

La « mission » est dure car il ne faut pas mettre les  deux jambes en même temps, ne pas trop la brusquer….

Caramel a bloqué plusieurs fois à certains endroits et j’ai du faire appel à mon ami pour passer devant et la tenir... si j’insiste trop, elle s’énerve, fait le dos rond, les oreilles en arrière... ce qui s’est passé et n’ayant pas du tout confiance, j’ai préféré descendre et rentrer à pied… très déçue.

 

4ème séance (30 mars) DRESSAGE :

 

Alain est venu plus tôt que prévu suite au blocage que j’ai eu avec elle quelques jours avant.

(Je lui ai fait part de mes impressions et du choix que j’ai fait : Je n’ai aucune confiance en ma jument et n’arrive pas à surmonter ça donc j’ai décidé de ne plus la monter en attendant que je me sente prête. J’essaye de la mettre en confiance à pied, d’établir une relation avec elle, qu’on parte sur des bases fiables.

Il décide de la provoquer et de lui « rentrer dedans » car elle doit passer un cap pour avancer. Elle n’était pas du tout d’accord au début car elle est partie en rodéo (avec Alain dessus) puis elle s’est calmée. Il a fait exprès de talonner, bouger les mains, les jambes etc.… puis direction extérieur pour la tester, trotter et galoper et voir ses réactions... Alain est très content car elle a passé le cap avec succès ! Mais elle reste timide dans sa démarche, un peu sensible et c’est qu’elle a du caractère aussi !

Résultat très positif en ce qui concerne caramel…

Entre les séances, je la travaille à pied, j’essaie de l’habituer à certaines choses. J’ai eu la chance d’avoir des petits voisins qui étaient en vacances et qui sont venus la caresser, s’en occuper un peu pour qu’elle s’habitue, mais elle reste impatiente, surprise pour pas grand-chose.  J’arrive maintenant à la longer calmement, sans qu’elle s’énerve mais il faut de la patience. Elle me fait comprendre qu’elle est prête à faire des efforts et à me faire confiance mais ce n’est pas évident.