Victoire !
Grande victoire : aujourd’hui j’ai pu monter Hypérion ! Il a été parfait, confortable comme un tapis roulant (c’est l’expression d’Alain…), calme, équilibré, bien dans sa peau. Difficile de croire qu’il s’agit du même cheval que celui que nous avons rapporté du Portugal en novembre 2009, acheté lors de la grande fête de Golega. Ma fille Alexandra avait eu le coup de foudre (toujours se méfier des coups de foudre…) pour cet entier cruzado qui ressemblait à une licorne….
Lorsqu’il est arrivé en France, nous nous sommes rendus compte que le cheval avait probablement été drogué pendant les trois jours de la foire : l’animal calme et serein qui nous avait fait flasher avait été remplacé par un cheval sauvage, impossible à approcher, terrifié par l’homme, retors, prêt à toutes les astuces pour nous échapper, quitte à nous charger s’il était acculé.
Bien sûr, le Dieu Alain a été appelé à la rescousse, comme nous le faisons tous dans ces cas-là. Il a décidé de procéder avec calme et méthode. N’était-il pas parallèlement en train de débourrer Bestyle en liberté ? Bestyle et Hypérion, les deux défis d’Alain ! Je ne sais lequel des deux était le plus difficile.
Les étapes du débourrage peuvent être suivies sur le site d’Equipassion. Quarante séances ! Avec des victoires et, parfois, de brefs moments de découragement. Mais globalement je peux dire qu’Alain a toujours eu confiance en ce cheval. Il savait qu’il avait un bon fond et qu’il finirait par céder.
Et voilà ! Aujourd’hui, j’ai monté Hypérion ! Nous sommes partis en extérieur à trois chevaux, deux entiers et un poulain. Un contexte pas facile pour Hypérion : nous avons eu droit à tout, les camions à fond sur la nationale 7, les chiens hurlant contre les grillages, le linge qui sèche, les barrières de chantier, et même le quad vrombissant à deux pas…. Hypérion a été GENIAL. Quand Alain est descendu de cheval et m’a dit « à toi maintenant », j’ai su que je pouvais lui faire confiance.
Il avait raison : la fin de la promenade sur mon beau cheval blanc aux yeux bleus a été une merveille.
Voilà. Débourrage terminé. Encore une victoire de notre grand dresseur, une victoire remportée dans le calme, la sérénité, le temps. Les grands maîtres de l’équitation disaient qu’il fallait se donner un an pour bien débourrer un cheval. C’est le temps qu’il nous a fallu. Mais Hypérion sera désormais tout le reste de sa vie le meilleur cheval de la terre. Notre bonheur avec lui ne fait que commencer.
Merci Alain d’être capable de nous donner ce bonheur et de prendre le temps de le faire. Chez moi, tu as dû au total débourrer ou dresser près de dix chevaux. D’autres t’attendent. Je sais qu’ils seront réussis. Grâce à toi. Merci d’être là et de nous donner le droit à l’erreur : savoir que tu existes nous permet de donner libre cours à nos rêves, car même le cheval le plus difficile devient un ange entre tes doigts. Il suffit de te faire confiance.
Sylvie
Donzère, le 28 février 2011